Livres en gaga

Présentation et prononciation du gaga

Comme de nombreuses régions françaises, la région de Saint-Étienne possède ses expressions linguistiques propres, personnelles, comprises que par ses habitants et difficilement exportables : le gaga.

Présentation

Le gaga est une véritable langue qui possède une conjugaison et une grammaire, qui se parle et s'écrit. Ses racines sont tirées du francoprovençal, une langue régionale. De nombreux termes prennent leur origine dans le passé industriel de Saint-Étienne comme le tissage, la mécanique et la mine.

Le francoprovençal est une langue romane des régions alpines parlée en France, en Suisse et en Italie. Elle est également appelée "arpitan" à partir des années 1970.

Dès le XIVe siècle, le francoprovençal est en déclin dû à la multiplicité administrative des territoires et à son abandon par la ville de Lyon pour adopter la langue d'oïl.

Entre le XVe et le XVIe siècle, le francoprovençal disparaît peu à peu du monde des lettrés pour subsister uniquement dans le parler populaire sous forme de dialecte.

Le francoprovençal est également délaissé par Genève. Pourtant, cette ville constituait avec Lyon l'axe autour duquel s'était formé cette langue. Néanmoins, le francoprovençal perdure sur un territoire géographiquement contrasté et sans grande unité historique par un foisonnement d'évolutions locales. Le francoprovençal est officiellement abandonné.

À la fin du XVIIIe siècle, la moitié de la population ne parle pas le français mais divers dialectes.

À Saint–Étienne et dans le Forez, le gaga est parlé jusque vers 1930.

Aujourd'hui, le gaga n'est plus beaucoup parlé mais il reste quelques mots et expressions que les stéphanois continuent d'utiliser.

Prononciation

Le parler gaga a une prononciation particulière basée sur des voyelles fermées là où d'autres régions les vocalisent ouvertes :

  • Les "eu" sont fermés : par exemple "jeune" se prononce "jeûne" et "meule" se prononce "meûle" ;
  • Les "o" sont fermés : par exemple "rose" se prononce "rôse" et "jaune" se prononce "jône" ;
  • Les "on" et les "an" sont nasalisés : par exemple "maison" tend vers "maisan" et "maman" vers "maimain" ;
  • Les voyelles de milieu de mot sont parfois omises comme dans "Saint-Ch'mond, Saint-Ch'mond, trois minutes d'arrêt" ("Saint-Ch'mond" pour "Saint-Chamond") comme l'annonçait la SNCF sur la ligne Saint-Étienne-Lyon ;
  • L'inversion des pronoms n'est parfois pas faite : par exemple "donne le moi" se dit "donne moi le" ;
  • En général, l'accent est légèrement traînant.

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